Depuis le début de la semaine, j’ai difficile de me concentrer.
La nuit de dimanche à lundi, j’ai dormi 4h, ça ne m’est jamais arrivé une insomnie pareille! Je suis seule au boulot cette semaine et j’avais vraiment besoin de commencer cette semaine en forme.. Plutôt loupé !
Habituellement, lorsque le marchand de sable a loupé ma maison (c’est très rare, je suis une grosse dormeuse et dors en général très bien), je me mets sur yout*be, je vais chercher une vidéo d’auto-hypnose renseignée par ma thérapeute, et dans les 5mins je plonge pour ne plus me réveiller avant le lendemain matin. Cette fois, aucun truc n’a fonctionner, lecture, hypnose, sophrologie, série, rien n’y a fait, je me suis rendormie 45min avant l’heure du réveil.
Depuis, le petit robot professionnel que je suis s’est mis en route. Je fais ce que j’ai à faire, dans les temps, chaque jour, je me lève et enclenche le mode automatique.
Je suis consciente que c’est pas la solution, et qu’il faudrait que je me pose pour accueillir les émotions qui m’ont submergées depuis l’HSG. Je pensais m’être préparée à ne pas avoir mon enfant naturellement et comme je le dis souvent, je ne m’imagine même pas enceinte, mais dans notre maison, avec mon petit bout. Depuis lundi, je me rends compte que c’est pas si bien digéré que je ne le pensais. Lundi, j’ai pété les plombs au bureau. Heureusement, je travaille seule pour encore deux semaines. Une petite contrariété (comme j’en rencontre sans arrêt) a fait sauté la digue. J’ai passé presqu’une heure à pleurer sans pouvoir me calmer. Un comble pour une adepte de la sophrologie et de l’hypnose qui se détend très vite quand je peux me concentrer sur ma respiration.
Depuis je me force à prendre 10min tous les soirs, pour me poser, et me calmer. Rester seule avec ma playlist et mes pensées.
Mardi, nous sommes allés manger chez mon papa. Pour la première fois, j’ai été triste de voir mon filleul. Ce gigantesque rayon de soleil dans ma vie, cet enfant qui croque la vie à pleines dents et qui me donne toujours la pêche, a fait se serrer mon coeur quand je me suis dit que j’allais devoir passer par la PMA pour avoir son neveu (ou sa nièce).
Me revoilà encore en train de pleurer, rien qu’en y repensant. C’est bien la première fois que la tristesse me submerge à ce point. Même lors de l’annonce du cancer de Nange je ne me suis pas sentie si abattue, j’étais triste et révoltée, mais pas résignée en me levant le matin. Je ne me répétais pas sans arrêt « Allez Etquillelibre, un pied devant l’autre, un jour après l’autre et ça passera ».
Les seules choses sur lesquelles je peux me concentrer, c’est ce projet en cours avec d’autres PMettes belges, et mes lectures de blogo. Sinon mon cerveau s’est mis en mode pensée unique: Quel sera le problème suivant? Chaque examen révèle une nouvelle anomalie chez moi. J’ai la trouille en me disant que dans moins d’une semaine je serai chez Doc’. Que certainement il me dira qu’il y a un nouveau problème à prendre en compte.
Hier nous sommes allés chez ma maman pour le boulot (On travaille ensemble toutes les deux, c’est ma cheffe). On a soupé là-bas, et elle m’a offert un livre. « Avant je n’étais que moi » Résumé rapide : Conseil d’amie avant d’avoir son premier enfant. Comme d’habitude, maman veut bien faire. En général, elle sait très bien m’apaiser et me comprendre. Pour l’instant, elle ne comprend pas, pcq elle n’est pas passer par là. Pcq elle croit tellement au pouvoir du psychologique qu’elle est persuadée que de mon côté, ça finira par se débloquer tout seul. Elle a dû aussi être stimulée (stimulation simple) pour avoir ma grande soeur, et après ça s’est réglé tout seul. Alors j’attends, j’attends mercredi pour avoir le verdict de Doc’ sur ce truc qui est dans mon utérus, même si j’ai ma petite idée sur la question. J’attends, pcq à ce moment, si ce que je crois s’avère juste, elle comprendra que c’est pas dans ma tête. Par contre, mon frère, lorsque je suis arrivée, m’a prise dans ses bras, en me demandant « ça va ma soeur ». Encore un peu, j’ouvre les vannes et me serait bien laisser aller à pleurer dans ses bras. On est pas trop du genre à se dire « Je t’aime » avec mon frère. Et pourtant, on ne supporte pas de voir l’autre mal.
Je n’arrête pas de crier au secours à Nange. De lui dire que je ne vais pas bien, que j’ai mal. Et j’ai l’impression qu’on ne vit pas la même chose. Lui qui était si impatient de devenir papa.. Il donne l’impression de s’en foutre royalement que tout risque d’être reporté avant même qu’on ait commencé. Et le soir quand on se retrouve, rien. C’est comme si je n’avais pas passé ma journée à lui dire combien j’ai sans cesse envie de pleurer. C’est dur.
Samedi mon petit lou vient passer la journée près de sa marraine, et ce sera la lumière au bout de tunnel de cette horrible semaine. Parce que je ne vais pas laisser la PMA m’enlever tout le Bonheur que m’apporte ce petit bonhomme si important. Il a du sentir que Marraine n’allait pas aussi bien que d’habitude, il est venu faire des gâtées, lui qui d’habitude n’a d’yeux que pour Nange. Et quand je lui ai demandé s’il voulait venir passer la journée chez Marraine samedi, il m’a regardé de ses si beaux yeux et m’a dit » Oui, bien sûr Marraine ». Et mon coeur a fondu comme du chocolat en plein soleil.
Alors j’avance, un pied devant l’autre, un pas après l’autre, un jour après l’autre, en attendant samedi puis j’attendrai mercredi.
Déjà désolée de ce post si peu optimiste, et si long, j’avais besoin de vider mon sac je crois.
Ça ira mieux demain et encore mieux après-demain.